Vainqueur du prix Jean Amila-Meckert 2015 pour Le Chemin s’arrêtera là, Pascal Dessaint nous offre ici un de ses meilleurs romans.

Des « crimes », il y en a mais des enquêteurs, vous en croiserez peu. L’auteur choisit de nous montrer l’envers du décor. Il s’interroge sur les conditions de vie des gens du Nord de la France, sur l’influence et le poids du milieu social, sur les raisons qui peuvent soudainement pousser un être humain à commettre un acte de violence.

Nous croisons ainsi Louis, élevé par son oncle Michel depuis le décès de sa maman ; Mona, vendeuse dans une parfumerie et logeant dans une caravane avec son père ; Jérôme, toujours coiffé d’une perruque rouge et argent et habitant une maison qui s’écroule sur la digue ; Wilfried, marié avec la violente Josiane ;… Leur destin, évoqués séparément, se croisent et s’entremêlent sans cesse. L’auteur nous surprend ainsi souvent en nous montrant la manière dont les personnages influent les uns sur les autres.

Les morts et les meurtres aussi nous surprennent. L’auteur les dépeint simplement, sans excès de violence, sans superlatif. Et c’est sûrement là que résident véritablement la violence du propos et la force de l’écriture de Pascal Dessaint.